Bus : bientôt de nouvelles lignes inter-régionales en France

L’autorité de la concurrence a rendu jeudi 27 février un rapport qui devrait faire plaisir aux compagnies de bus (Eurolines, iDBUS, Stagecoach, Megabus) et aux adeptes de ce mode de transport peu onéreux. En effet, elle s’est prononcée en faveur d’une libéralisation du bus qui permettrait de desservir des trajets en France en dehors du cabotage sur les lignes internationales.

 

Supprimer le cabotage

L’ouverture à la concurrence pour les bus n’est possible actuellement que sur des lignes internationales, c’est-à-dire sur des lignes comme Paris-Londres, Lyon-Turin ou encore Paris-Barcelone. Sur ces lignes les compagnies de bus peuvent prendre des passagers en cabotage, c’est-à-dire les transporter entre deux villes françaises. Mais ils ne doivent pas représenter plus de 50% des passagers à bord ni plus de 50% du chiffre d’affaires. De quoi réduire drastiquement les places disponibles dans les bus qui effectuent des trajets inter-régionaux sur ces lignes internationales.

L’autorité de la concurrence souhaite donc voir la contrainte du cabotage supprimée ainsi qu’instaurer de nouvelles règles après avoir constaté que les régions se sont opposées à l’ouverture de nouvelles lignes sans avoir besoin de se justifier auprès de l’État qui délivre les autorisations de circulation.

 

Faciliter la création de nouvelles lignes

Selon une enquête IPSOS d’avril 2012, 70% de français se déclarent intéressés par le bus. On peut donc comprendre pourquoi l’autorité de la concurrence s’est saisie de ce dossier afin de proposer des pistes de réflexion au gouvernement afin de permettre aux compagnies de desservir un nombre plus important de destinations. D’autant plus que cela permettrait d’attirer entre 20 et 30% de passagers qui ne voyagent pas actuellement faute de moyens et d’offre attractive.

Afin de favoriser l’ouverture de nouvelles lignes, en plus de supprimer le cabotage, cet organisme propose que soit mis en place une autorisation de plein droit pour tous les trajets de plus de 200 kilomètres. Pour les trajets inférieurs à 200 kilomètres, les régions qui ont en charge la gestion des transports publics pourraient s’opposer à la création de nouvelles lignes qu’en ayant un argumentaire solide.

 

Nuisances, fermetures de lignes SNCF : les arguments des opposants

Peu après la publication de ce rapport, des opposants se sont manifestés en pointant du doigt le fait que les bus représentent une nuisance écologique mais aussi une nuisance pour certaines lignes SNCF. En effet, la FNAUT (Fédération nationale des associations d’usagers des transports) voit dans cette possible ouverture à la concurrence un risque de fermeture de lignes SNCF. Elle préférerait que les TER soient ouverts « à la concurrence, pour dynamiser la SNCF, plutôt que d’encourager la route ».

Et vous, êtes-vous favorable à plus de lignes de bus pour effectuer des trajets en France ?

Sources : Bus et Car, Libération, Mobilicites

Ecrit par Alexandre de KelBillet le 3 mars 2014